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Némésis est là, dans l’ombre, qui pour voir
Ceux qu’elle a marqués lève son voile noir,
Et laisse couler de ses cruels yeux pers
L’arrêt qui les perd.

II

Enfin voici l’Arc ! À le bander s’irrite
Inutilement l’orgueil des Parasites.
Car aux lâches mains, Minerve, tu n’accordes
D’en tendre la corde.

Par son envergure et par son bec de fer
Il ressemble au large oiseau de Jupiter,
L’aigle et lui, de l’homme ou du Dieu outragés
Les prompts messagers.

Des riches pavés, où ses guenilles glissent,
Demi-nu, se dresse un musculeux Ulysse.
Il a saisi l’arme, et sous son crâne chauve
Brûle un œil de fauve.

Comme un maître en l’art de la lyre, tordant
La corde sur la cheville qui la tend,
Sans effort l’Archer bande l’arc insoumis.
Et ses ennemis