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FAÏENCE BRETONNE

Par la coiffe, le corselet, la jupe à fronces,
Elle est bretonne, — et sans le voir — garde un troupeau
De jars, trop sages pour tourner autour du pot, —
Mais qui bavent du jaune aux ifs verts d’un quinconce.

Plus loin d’Armor que sa toilette ne l’annonce,
Née à Paris, d’un ouvrier du Grand-Dépôt,
Elle servait au bar, du whisky plein la peau.
Des gigolos l’ont prise au col, et maint alphonse.

Son petit air de cruche et son teint campagnard
L’ont faite amie — à pot et à rot — d’un grognard
Tel que Quatre-vingt-douze en peint sur ses assiettes.

Comme elle est d’une pâte assez tendre, un galant
À prendre un avantage, a-t-il mis trop d’élan ?
— Car une fuite dans la pinte m’inquiète.

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