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LITTÉRATURE

Littérature, nom d’une prostituée.
Cantharide du crime. À tous les carrefours
Elle vend les poisons du rêve et de l’amour,
Saoûle le vice, et l’arme, et guette sa ruée.

Puante et chaude de sa dernière suée,
Elle dit : « J’ai du feu. Viens ! Je sais plus d’un tour. »
La garce change (entends le Livre), et c’est toujours
Pareil, de style mol, de viande exténuée.

Pour trois-cinquante on a son âme à fleur de peau,
Elle dit son histoire, et montre l’oripeau
Qu’elle a volé, qu’elle a truqué dans la brocante.

Au bar, sûr de l’écu, le costaud du Croissant
Fait l’article, et d’un œil qu’il veut concupiscent
Vante le beau travail pour allumer le pante.


11 avril 1911.