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sujets rebelles ni soumis, ni jeunes ni vieux, ni sains ni malades.




LXXVII

PHILIPPE II ET PHILIPPE III


Rien de si pernicieux aux rois que de se laisser entraîner par l’ambition et la flatterie


Philippe II. — Eh bien, mon fils, avez-vous gouverné l’Espagne selon mes maximes ?… Vous n’osez répondre ; quoi donc ! est-il arrivé quelque grand malheur ? Les Maures sont-ils entrés une seconde fois en Espagne ?

Philippe III. — Non, l’Espagne est tout entière.

Philippe II. — Quoi donc ! les Indes se sont-elles révoltées ? parlez.

Philippe III. — Non.

Philippe II. — Henri IV a-t-il pris le royaume de Naples ? J’appréhendais fort ce prince pendant ma vie.

Philippe III. — Point du tout.

Philippe II. — Je ne saurais comprendre ce qui est arrivé ; éclaircissez-moi.

Philippe III. — Je suis obligé d’avouer moi-même mon imbécillité ; car en suivant vos maximes j’ai ruiné l’Espagne. En voulant abaisser les grands, je leur ai donné de la jalousie, en sorte qu’ils se sont ligués et se sont élevés au-dessus de moi. Cela a fait que je suis tombé dans une si