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Maximilien. — Je vous entends. Vous étiez bien malheureux dans vos alarmes. Quand on a abandonné le chemin de la probité, on ne marche plus qu’entre des précipices dans sa propre famille ; on est misérable et on le mérite.




LXXVI

FRANÇOIS PREMIER ET LE CONNÉTABLE DE BOURBON


Toutes les passions doivent céder à l’amour de la patrie


François. — Bonjour, mon cousin. Eh bien ! sommes-nous raccommodés à présent ?

Bourbon. — Oui, je n’ai point porté mon inimitié jusqu’ici.

François. — J’avoue que j’ai eu tort en faisant gagner à ma mère un méchant procès contre vous, et que vous êtes sorti de France par ma faute.

Bourbon. — Cette sincérité me fait oublier davantage tous nos anciens démêlés, et je voudrais être encore en vie, pour pouvoir vous demander le pardon que je n’avais pas pourtant mérité.

François. — Je vous l’aurais facilement accordé, et j’allais tâcher de vous regagner par toutes sortes de moyens ; mais votre mort me prévint.

Bourbon. — Pour moi, j’avoue de bonne foi que je n’avais pas les mêmes sentiments, et que