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Parrhasius : vous lui ferez votre critique, il décidera, s’il vous plaît ; car je ne vous cède, à vous autres messieurs les modernes, qu’à condition que vous céderez aux anciens. Après que Parrhasius aura prononcé, je serai prêt à retourner sur la terre pour corriger mon tableau.




LIV

LÉGER ET ÉBROÏN


La vie simple et solitaire n’a point de charmes pour un ambitieux


Ébroïn. — Ma consolation dans mes malheurs est de vous trouver dans cette solitude.

Léger. — Et moi je suis fâché de vous y voir ; car on y est sans fruit, quand on y est malgré soi.

Ébroïn. — Pourquoi désespérez-vous donc de ma conversion ? Peut-être que vos exemples et vos conseils me rendront meilleur que vous ne pensez. Vous qui êtes si charitable, vous devriez bien dans ce loisir prendre un peu soin de moi.

Léger. — On ne m’a mis ici qu’afin que je ne me mêle de rien : je suis assez chargé d’avoir à me corriger moi-même.

Ébroïn. — Quoi ! en entrant dans la solitude on renonce à la charité ?

Léger. — Point du tout ; je prierai Dieu pour vous.