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Catilina. — Vous pouvez éviter les maux où je suis tombé, et je suis venu vous en avertir.

Sylla. — Pour moi, je vous le dis encore : je me suis bien trouvé d’avoir renoncé aux affaires avant ma mort.

César. — Renoncer aux affaires ! Faut-il abandonner la république dans ses besoins ?

Sylla. — Eh ! ce n’est pas ce que je vous dis. Il y a bien de la différence entre la servir ou la tyranniser.

César. — Hé ! pourquoi donc avez-vous cessé de la servir ?

Sylla. — Oh ! vous ne voulez pas m’entendre. Je dis qu’il faut servir la patrie jusqu’à la mort, mais qu’il ne faut ni chercher la tyrannie, ni s’y maintenir quand on y est parvenu.




XLII

CÉSAR ET CATON


Le pouvoir despotique, loin d’assurer le repos et l’autorité des princes, les rend malheureux et entraîne inévitablement leur ruine.


César. — Hélas ! mon cher Caton, te voilà en pitoyable état. L’horrible plaie !

Caton. — Je me perçai moi-même à Utique, après la bataille de Thapse, pour ne point survivre à la liberté. Mais toi, à qui je fais pitié, d’où vient que tu m’as suivi de si près ? Qu’est-ce que j’aper-