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que de l’usage qu’on en fait. Les Athéniens de mon temps n’avaient pas l’imprimerie, et néanmoins on voyait fleurir chez eux les beaux-arts et les hautes sciences ; au contraire les Occidentaux, qui ont trouvé l’imprimerie mieux que les Chinois, étaient des hommes grossiers, ignorants et barbares. La poudre à canon est une invention pernicieuse pour détruire le genre humain ; elle nuit à tous les hommes, et ne sert véritablement à aucun peuple : les uns imitent bientôt ce que les autres font contre eux. Chez les Occidentaux, où les armes à feu ont été bien plus perfectionnées qu’à la Chine, de telles armes ne décident rien de part ni d’autre : on a proportionné les moyens de défensive aux armes de ceux qui attaquent ; tout cela revient à une espèce de compensation, après laquelle chacun n’est pas plus avancé que quand on n’avait que des tours et de simples murailles, avec des piques, des javelots, des épées, des arcs, des tortues et des béliers. Si on convenait de part et d’autre de renoncer aux armes à feu, on se débarrasserait mutuellement d’une infinité de choses superflues et incommodes : la valeur, la discipline, la vigilance et le génie auraient plus de part à la décision de toutes les guerres. Voilà donc une invention qu’il n’est guère permis d’estimer.

Confucius. — Méprisez-vous aussi nos mathématiciens ?

Socrate. — Ne m’avez-vous pas donné pour règle de croire les faits rapportés par nos relateurs ?

Confucius. — Il est vrai ; mais ils avouent que nos mathématiciens sont habiles.

Socrate. — Ils disent qu’ils ont fait certains progrès, et qu’ils savent bien faire plusieurs opé-