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de nos paroles. Souvent on récite beaucoup de paroles sans prier, et souvent on prie intérieurement sans prononcer aucune parole. Ces paroles peuvent néanmoins être très utiles ; car elles excitent en nous les pensées et les sentiments qu’elles expriment, si on y est attentif : c’est pour cette raison que Jésus-Christ nous a donné une forme de prière. Quelle consolation de savoir par Jésus-Christ même comment son père veut être prié ! Quelle force doit-il y avoir dans des demandes que Dieu même nous met dans la bouche ! Comment ne nous accorderait-il pas ce qu’il a soin de nous apprendre à demander ? Après cela, montrez combien cette prière est simple et sublime, courte, et pleine de tout ce que nous pouvons attendre d’en haut.

Le temps de la première confession des enfants est une chose qu’on ne peut décider ici : il doit dépendre de l’état de leur esprit, et encore plus de celui de leur conscience. Il faut leur enseigner ce que c’est que la confession, dès qu’ils paraissent capables de l’entendre. Ensuite attendez la première faute un peu considérable que l’enfant fera ; donnez-lui en beaucoup de confusion et de remords. Vous verrez qu’étant déjà instruit sur la confession, il cherchera naturellement à se consoler en s’accusant au confesseur. Il faut tâcher de faire en sorte qu’il s’excite à un vif repentir, et qu’il trouve dans la confession un sensible adoucissement à sa peine, afin que cette première confession fasse une impression extraordinaire dans son esprit, et qu’elle soit une source de grâces pour toutes les autres.

La première communion au contraire me semble devoir être faite dans le temps où l’enfant, parvenu à l’usage de raison, paraîtra plus docile et plus exempt de tout défaut considérable. C’est parmi ces prémices de foi et d’amour de Dieu, que Jésus-Christ se fera mieux sentir et goûter à lui par les grâces de la communion.