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de se confesser, que pour se convertir et se corriger ; autrement les paroles de l’absolution, quelque puissantes qu’elles soient par l’institution de Jésus-Christ, ne seraient, par notre indisposition, que des paroles, mais des paroles funestes qui seraient notre condamnation devant Dieu. Une confession sans changement d’intérieur, bien loin de décharger une conscience du fardeau de ses péchés, ne fait qu’ajouter aux autres péchés celui d’un monstrueux sacrilège.

Faites lire aux enfants que vous élevez, les prières des agonisants, qui sont admirables ; montrez-leur ce que l’Eglise fait, et ce qu’elle dit, en donnant l’Extrême-onction aux mourants. Quelle consolation pour eux de recevoir encore un renouvellement de l’onction sacrée pour ce dernier combat ! Mais pour se rendre digne des grâces de la mort, il faut être fidèle à celles de la vie.

Admirez les richesses de la grâce de Jésus-Christ, qui n’a pas dédaigné d’appliquer le remède à la source du mal, en sanctifiant la source de notre naissance, qui est le mariage. Qu’il était convenable de faire un sacrement de cette union de l’homme et de la femme, qui représente celle de Dieu avec sa créature, et de Jésus-Christ avec son Eglise ! Que cette bénédiction était nécessaire pour modérer les passions brutales des hommes, pour répandre la paix et la consolation sur toutes les familles, pour transmettre la religion comme un héritage de génération en génération ! De là il faut conclure que le mariage est un état très saint et très pur, quoiqu’il soit moins parfait que la virginité ; qu’il faut y être appelé ; qu’on n’y doit chercher ni les plaisirs grossiers, ni la pompe mondaine ; qu’on doit seulement désirer d’y former des saints. Louez la sagesse infinie du Fils de Dieu, qui a établi des pasteurs pour le représenter parmi nous, pour nous instruire en son nom, pour nous donner son corps, pour