jugement universel sera venue ? Alors il faut peindre le renversement de la machine de l’univers, le soleil obscurci, les étoiles tombant de leurs places, les éléments embrasés s’écoulant comme des fleuves de feu, les fondements de la terre ébranlés jusqu’au centre. De quels yeux, ajouterez-vous, devons-nous donc regarder ce ciel qui nous couvre, cette terre qui nous porte, ces édifices que nous habitons, et tous ces autres objets qui nous environnent, puisqu’ils sont réservés au feu ? Montrez ensuite les tombeaux ouverts, les morts qui rassembleront les débris de leurs corps, Jésus-Christ qui descendra sur les nues avec une haute majesté ; ce livre ouvert où seront écrites jusqu’aux plus secrètes pensées des cœurs ; cette sentence prononcée à la face de toutes les nations et de tous les siècles ; cette gloire qui s’ouvrira pour couronner à jamais les justes, et pour les faire régner avec Jésus-Christ sur le même trône ; enfin, cet étang de feu et de soufre, cette nuit et cette horreur éternelle, ce grincement de dents, et cette rage commune avec les démons qui sera le partage des âmes pécheresses.
Ne manquez pas d’expliquer à fond le Décalogue ; faites voir que c’est un abrégé de la loi de Dieu, et qu’on trouve dans l’Evangile ce qui n’est contenu dans le Décalogue que par des conséquences éloignées. Dites ce que c’est que conseil, et empêchez les enfants que vous instruisez, de se flatter, comme le commun des hommes, par une distinction qu’on pousse trop loin entre les conseils et les préceptes. Montrez que les conseils sont donnés pour faciliter les préceptes, pour assurer les hommes contre leur propre fragilité, pour les éloigner du bord du précipice où ils seraient entraînés par leur propre poids ; qu’enfin les conseils deviennent des préceptes absolus pour ceux qui ne peuvent, en certaines occasions, observer les préceptes sans les conseils. Par exemple, les gens qui sont trop sensibles à l’amour du monde, et aux