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jours avec des personnes préoccupées de leurs sentiments, qui en parlent dans les conversations les plus familières.

Ils nous imputent, direz-vous, mal à propos tels excès sur les images, sur l’invocation des saints, sur la prière pour les morts, sur les indulgences. Voilà à quoi se réduit ce que l’Eglise enseigne sur le baptême, sur la confirmation, sur le sacrifice de la messe, sur la pénitence, sur la confession, sur l’autorité des pasteurs, sur celle du Pape, qui est le premier d’entre eux par l’institution de Jésus-Christ même, et duquel on ne peut se séparer sans quitter l’Eglise. Voilà, continuerez-vous, tout ce qu’il faut croire : ce que les Calvinistes nous accusent d’y ajouter n’est point la doctrine catholique : c’est mettre un obstacle à leur réunion, que de vouloir les assujettir à des opinions qui les choquent, et que l’Eglise désavoue ; comme si ces opinions faisaient partie de notre foi. En même temps, ne négligez jamais de montrer combien les Calvinistes ont condamné témérairement les cérémonies les plus anciennes et les plus saintes ; ajoutez que les choses nouvellement instituées, étant conformes à l’ancien esprit, méritent un profond respect, puisque l’autorité qui les établit est toujours celle de l’épouse immortelle du Fils de Dieu.

En leur parlant ainsi de ceux qui ont arraché aux anciens pasteurs une partie de leur troupeau, sous prétexte d’une réforme, ne manquez pas de faire remarquer combien ces hommes superbes ont oublié la faiblesse humaine, et combien ils ont rendu la religion impraticable pour tous les simples, lorsqu’ils ont voulu engager tous les particuliers à examiner par eux-mêmes tous les articles de la doctrine chrétienne dans les Ecritures, sans se soumettre aux interprétations de l’Eglise. Représentez l’Ecriture sainte, au milieu des fidèles, comme la règle