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Christ. Ne manquez pas de relire souvent avec les enfants les endroits où Jésus-Christ promet de soutenir et d’animer l’Eglise, afin qu’elle conduise ses enfants dans la voie de la vérité. Surtout inspirez aux filles cette sagesse sobre et tempérée que saint Paul recommande ; faites-leur craindre le piège de la nouveauté, dont l’amour est si naturel à leur sexe ; prévenez-les d’une horreur salutaire pour toute singularité en matière de religion ; proposez-leur cette perfection céleste, cette merveilleuse discipline, qui régnait parmi les premiers Chrétiens, faites-les rougir de nos relâchements ; faites-les soupirer après cette pureté évangélique ; mais éloignez avec un soin extrême toutes les pensées de critique présomptueuse et de réformation indiscrète.

Songez donc à leur mettre devant les yeux l’Evangile, et les grands exemples de l’antiquité ; mais ne le faites qu’après avoir éprouvé leur docilité et la simplicité de leur foi. Revenez toujours à l’Eglise ; montrez-leur, avec les promesses qui lui sont faites, et avec l’autorité qui lui est donnée dans l’Evangile, la suite de tous les siècles où cette Eglise a conservé, parmi tant d’attaques et de révolutions, la succession inviolable des pasteurs et de la doctrine, qui font l’accomplissement manifeste des promesses divines. Pourvu que vous posiez le fondement de l’humilité, de la soumission, et de l’aversion pour toute singularité suspecte, vous montrerez avec beaucoup de fruit aux jeunes personnes tout ce qu’il y a de plus parfait dans la loi de Dieu, dans l’institution des sacrements, et dans la pratique de l’ancienne Eglise. Je sais qu’on ne peut pas espérer de donner ces instructions dans toute leur étendue à toutes sortes d’enfants ; je le propose seulement ici, afin qu’on les donne le plus exactement qu’on pourra, selon le temps, et selon la disposition des esprits qu’on voudra instruire.

La superstition est sans doute à craindre pour le sexe ;