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temple à l’âge de douze ans, son baptême, sa retraite au désert, et sa tentation ; la vocation de ses apôtres ; la multiplication des pains ; la conversion de la pécheresse qui oignit les pieds du Sauveur d’un parfum, les lava de ses larmes, et les essuya avec ses cheveux. Représentez encore la Samaritaine instruite, l’aveugle-né guéri, Lazare ressuscité, Jésus-Christ qui entre triomphant à Jérusalem : faites voir sa passion ; peignez-le sortant du tombeau. Ensuite il faut marquer la familiarité avec laquelle il fut quarante jours avec ses disciples, jusqu’à ce qu’ils le virent montant au ciel ; la descente du Saint-Esprit, la lapidation de saint Etienne, la conversion de saint Paul, la vocation du centenier Corneille. Les voyages des apôtres, et particulièrement de saint Paul, sont encore très agréables. Choisissez les plus merveilleuses des histoires des martyrs, et quelque chose en gros de la vie céleste des premiers Chrétiens : mêlez-y le courage des jeunes vierges, les plus étonnantes austérités des solitaires, la conversion des empereurs et de l’empire, l’aveuglement des Juifs, et leur punition terrible qui dure encore.

Toutes ces histoires, ménagées discrètement, feraient entrer avec plaisir dans l’imagination des enfants, vive et tendre, toute une suite de religion, depuis la création du monde jusqu’à nous, qui leur en donnerait de très nobles idées, et qui ne s’effacerait jamais. Ils verraient même, dans cette histoire, la main de Dieu toujours levée pour délivrer les justes et pour confondre les impies. Ils s’accoutumeraient à voir Dieu faisant tout en toutes choses, et menant secrètement à ses desseins les créatures qui paraissent le plus s’en éloigner. Mais il faudrait recueillir dans ces histoires tout ce qui donne les images les plus riantes et les plus magnifiques, parce qu’il faut employer tout pour faire en sorte que les enfants trouvent la religion belle, aimable et auguste, au