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elles ne font qu’un seul Dieu. Cet exemple suffit pour montrer l’utilité des histoires : quoique elles semblent allonger l’instruction, elles l’abrègent beaucoup, et lui ôtent la sécheresse des catéchismes, où les mystères sont détachés des faits ; aussi voyons-nous qu’anciennement on instruisait par les histoires. La manière admirable dont saint Augustin veut qu’on instruise tous les ignorants n’était point une méthode que ce Père eût seul introduite, c’était la méthode et la pratique universelle de l’Eglise. Elle consistait à montrer, par la suite de l’histoire, la religion aussi ancienne que le monde, Jésus-Christ attendu dans l’ancien Testament, et Jésus-Christ régnant dans le nouveau, c’est le fond de l’instruction chrétienne. Cela demande un peu plus de temps et de soin que l’instruction à laquelle beaucoup de gens se bornent : mais aussi on sait véritablement la religion, quand on sait ce détail ; au lieu que, quand on l’ignore, on n’a que des idées confuses sur Jésus-Christ, sur l’Evangile, sur l’Eglise, sur la nécessité de se soumettre absolument à ses décisions, et sur le fond des vertus que le nom chrétien doit nous inspirer. Le Catéchisme historique imprimé depuis peu de temps, qui est un livre simple, court, et bien plus clair que les Catéchismes ordinaires, renferme tout ce qu’il faut savoir là-dessus ; ainsi on ne peut pas dire qu’on demande beaucoup d’étude. Ce dessein est même celui du concile de Trente ; avec cette circonstance, que le Catéchisme du Concile est un peu trop mêlé de termes théologiques pour les personnes simples. Joignons donc aux histoires que j’ai remarquées, le passage de la mer Rouge, et le séjour du peuple au désert, où il mangeait un pain qui tombait du ciel, et buvait une eau que Moïse faisait couler d’un rocher en le frappant avec sa verge. Représentez la conquête miraculeuse de la Terre promise, où les eaux du Jourdain