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Dieu comme à sa source. On peut aussi récompenser les enfants par des jeux innocents et mêlés de quelque industrie, par des promenades où la conversation ne soit pas sans fruit, par de petits présents qui seront des espèces de prix, comme des tableaux ou des estampes, ou des médailles, ou des cartes de géographie, ou des livres dorés.

CHAPITRE VI.

De l’usage des histoires pour les enfants.

Les enfants aiment avec passion les contes ridicules ; on les voit tous les jours transportés de joie, ou versant des larmes, au récit des aventures qu’on leur raconte. Ne manquez pas de profiter de ce penchant. Quand vous les voyez disposés à vous entendre, racontez-leur quelque fable courte et jolie : mais choisissez quelques fables d’animaux qui soient ingénieuses et innocentes : donnez-les pour ce qu’elles sont ; montrez-en le but sérieux. Pour les fables païennes, une fille sera heureuse de les ignorer toute sa vie, à cause qu’elles sont impures et pleines d’absurdités impies. Si vous ne pouvez les faire ignorer toutes à l’enfant, inspirez-en l’horreur. Quand vous aurez raconté une fable, attendez que l’enfant vous demande d’en dire d’autres ; ainsi laissez-le toujours dans une espèce de faim d’en apprendre davantage. Ensuite la curiosité étant excitée, racontez certaines histoires choisies, mais en peu de mots ; liez-les ensemble ; et remettez d’un jour à l’autre à dire la suite, pour tenir les enfants en suspens, et leur donner de l’impatience de voir la fin. Animez vos récits de tons vifs et familiers ; faites parler tous vos personnages : les enfants, qui ont l’imagination vive, croiront les voir et les entendre. Par