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XII
AVERTISSEMENT

suppléer ou à seconder les mères dans l’éducation de leurs enfants (chap. XI, XII et XIII). Tout ce qu on a jamais écrit de plus raisonnable et de plus solide pour l’instruction des mères de famille, sur la manière de conduire leurs enfants, de traiter leurs domestiques, de régler l’intérieur de la maison, de surveiller tous les détails du ménage, se trouve ici réuni en quelques pages, mais avec cet intérêt et ce charme inexprimable dont le secret semble réservé à Fénélon. Chacun de ses avis et de ses préceptes est éclairci par des détails et des exemples qui en rendent la vérité sensible ; qui en mettent, pour ainsi dire, la pratique sous les yeux du lecteur ; et qui supposent dans l’auteur un esprit d’observation et de sagesse, une profondeur de vues et de réflexions, un sentiment des usages et des convenances que très-peu d’écrivains ont possédés dans un si haut degré.

Quelque haute idée que le duc de Beauvilliers eut déjà conçue des rares talents de l’abbé de Fénélon, le traité de l’Éducation des filles lui découvrit dans son vertueux ami des trésors de sagesse et de lumière qu’il n’avoit pas encore aperçus. Dans un ouvrage destiné à l’instruction d une seule famille, il ne tarda pas à voir un livre élémentaire, qui convenoit également à toutes les familles ; et il crut rendre à la société un service des plus importants, en lui faisant part des sages instructions dont il voyoit chaque jour, dans sa propre famille, les plus précieux résultats. Ses espérances ne furent pas trompées. Le traité de l’Éducation des filles, publié pour la première fois en 1687 (Paris, I vol. in-12), fut accueilli de tous côtés avec les plus grands applaudissements, et acquit aussitôt à l’auteur cette haute réputation qui l’appela deux ans après à l’importante fonction de précepteur des princes.

Cet ouvrage, si généralement applaudi dans le principe, est du petit nombre de ceux dont la réputation,