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XI
DE L’ÉDITEUR.

combien on est misérable, quand on s’abandonne à ses passions, et qu’on ne cultive point sa raison. »

Le troisième point, sur lequel Fénélon s’étend plus longuement, est l’instruction (chap. V et VI). Rien de plus intéressant que lés détails où il entre, dans cette partie de son ouvrage, sur la manière d’instruire les enfants, de leur faire goûter l’instruction et de leur rendre la vertu aimable ; sur les moyens d’émulation et d’encouragement qu’on peut employer ; sur le choix et l’application des récompenses et des châtiments ; enfin sur les moyens de faire entrer dans l’esprit des enfants les premiers principes de la religion (chap. VII et VIII). Sur ce dernier point en particulier, on trouve ici des développements qu’on chercher oit vainement ailleurs, et qui ne sauroient être trop médités, non-seulement par les pères et mères, mais par toutes les personnes appliquées à l’instruction de la jeunesse.

Le quatrième point regarde le soin de préserver les filles de plusieurs défauts ordinaires à leur sexe, comme sont principalement la mollesse, l’excessive timidité, qui les rend incapables d’une conduite ferme et réglée, la facilité à se répandre en paroles et en discours inutiles, les détours artificieux pour parvenir à leur but, la vanité surtout et le désir de plaire. Pour corriger ce dernier penchant, si naturel aux filles, Fénélon veut qu’on s’applique à leur faire comprendre combien les grâces et les agréments naturels sont inutiles et même dangereux, s ils ne sont soutenus par le mérite et la vertu ; qu’on leur fasse soigneusement éviter la recherche dans les ajustements, l’empressement à suivre les modes, l’affectation du bel-esprit, et tant d’autres petitesses, qui n’aboutissent qu’à rendre une femme méprisable aux yeux de tout homme sage et bien réglé (chap. IX et X).

Les derniers chapitres de l’ouvrage sont consacrés à l’instruction des femmes et des gouvernantes appelées à