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Finissons par le progrès que le Sage fait d’une femme forte (Note 4) : Son prix, dit-il, est comme celui de ce qui vient de loin, et des extrémités de la terre. Le cœur de son époux se confie à elle ; elle ne manque jamais des dépouilles qu’il lui rapporte de ses victoires ; tous les jours de sa vie elle lui fait du bien, et jamais de mal. Elle cherche la laine et le lin : elle travaille avec des mains pleines de sagesse. Chargée comme un vaisseau marchand, elle porte de loin ses provisions. La nuit elle se lève, et distribue la nourriture à ses domestiques. Elle considère un champ, et l’achète de son travail, fruit de ses mains ; elle plante une vigne. Elle ceint ses reins de force, elle endurcit son bras. Elle a goûté et vu combien son commerce est utile : sa lumière ne s’éteint jamais pendant la nuit. Sa main s’attache aux travaux rudes, et ses doigts prennent le fuseau. Elle ouvre pourtant sa main à celui qui est dans l’indigence, elle l’étend sur le pauvre. Elle ne craint ni froid ni neige, tous ses domestiques ont de doubles habits : elle a tissé une robe pour elle, le fin lin et la pourpre sont ses vêtements. Son époux est illustre aux portes, c’est-à-dire dans les conseils, où il est assis avec les hommes les plus vénérables. Elle fait des habits qu’elle vend, des ceintures qu’elle débite aux Chananéens. La force et la beauté sont ses vêtements, et elle rira dans son dernier jour. Elle ouvre sa bouche à la sagesse, et une loi de douceur est sur sa langue. Elle observe dans sa maison jusqu’aux traces des pas, et elle ne mange jamais son pain sans occupation. Ses enfants se sont levés, et l’ont dite heureuse : son mari se lève de même, et il la loue : Plusieurs filles, dit-il, ont amassé des richesses ; vous les avez toutes surpassées. Les grâces sont trompeuses, la beauté est vaine :