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gens sans expérience regardent comme accablantes et impraticables, épargnent des désagréments bien plus fâcheux, et aplanissent des obstacles qui deviennent insurmontables dans la suite d’une éducation moins exacte et plus rude. Enfin, considérez que, pour exécuter ce projet d’éducation, il s’agit moins de faire des choses qui demandent un grand talent, que d’éviter des fautes grossières que nous avons marquées ici en détail. Souvent il n’est question que de ne presser point les enfants, d’être assidu auprès d’eux, de les observer, de leur inspirer de la confiance, de répondre nettement et de bon sens à leurs petites questions, de laisser agir leur naturel pour mieux le connaître, et de les redresser avec patience, lorsqu’ils se trompent ou font quelque faute.

Il n’est pas juste de vouloir qu’une bonne éducation puisse être conduite par une mauvaise gouvernante. C’est sans doute assez que de donner des règles pour la faire réussir par les soins d’un sujet médiocre ; ce n’est pas demander trop de ce sujet médiocre, que de vouloir qu’il ait au moins le sens droit, une humeur traitable, et une véritable crainte de Dieu. Cette gouvernante ne trouvera dans cet écrit rien de subtil ni d’abstrait ; quand même elle ne l’entendrait pas tout, elle concevra le gros, et cela suffit. Faites qu’elle le lise plusieurs fois ; prenez la peine de le lire avec elle ; donnez-lui la liberté de vous arrêter sur tout ce qu’elle n’entend pas, et dont elle ne se sent pas persuadée ; ensuite mettez-la dans la pratique ; et à mesure que vous verrez qu’elle perd de vue, en parlant à l’enfant, les règles de cet écrit qu’elle était convenue de suivre, faites-le lui remarquer doucement en secret. Cette application vous sera d’abord pénible ; mais, si vous êtes le père ou la mère de l’enfant, c’est votre devoir essentiel : d’ailleurs vous n’aurez pas longtemps de grandes difficultés là-dessus ; car cette gouvernante,