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CHAPITRE XI.

Instruction des femmes sur leurs devoirs.

Venons maintenant au détail des choses dont une femme doit être instruite. Quels sont ses emplois ? Elle est chargée de l’éducation de ses enfants ; des garçons jusqu’à un certain âge, des filles jusqu’à ce qu’elles se marient, ou se fassent religieuses ; de la conduite des domestiques, de leurs mœurs, de leur service ; du détail de la dépense, des moyens de faire tout avec économie et honorablement : d’ordinaire même, de faire les fermes, et de recevoir les revenus.

La science des femmes, comme celle des hommes, doit se borner à s’instruire par rapport à leurs fonctions ; la différence de leurs emplois doit faire celle de leurs études. Il faut donc borner l’instruction des femmes aux choses que nous venons de dire. Mais une femme curieuse trouvera que c’est donner des bornes bien étroites à sa curiosité : elle se trompe ; c’est qu’elle ne connaît pas l’importance et l’étendue des choses dont je lui propose de s’instruire. Quel discernement lui faut-il pour connaître le naturel et le génie de chacun de ses enfants, pour trouver la manière de se conduire avec eux la plus propre à découvrir leur humeur, leur pente, leur talent, à prévenir les passions naissantes, à leur persuader les bonnes maximes, et à guérir leurs erreurs ! Quelle prudence doit-elle avoir pour acquérir et conserver sur eux l’autorité, sans perdre l’amitié et la confiance ! Mais n’a-t-elle pas besoin d’observer et de connaître à fond les gens qu’elle met auprès d’eux ? Sans doute. Une mère de famille doit donc être pleinement instruite de la religion, et