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ÉPILOGUE


À travers les innombrables épisodes de la féerie, il est possible de rencontrer d’énormes immoralités, mais de la féerie vue de haut et dans ses grandes lignes, ne se dégage-t-il pas une sorte de moralité ?

Aujourd’hui, plus que jamais, peut-être, l’heure est venue de se poser une pareille question. Si notre âge ne crée plus guère de fées, il s’intéresse volontiers à celles du passé ; l’art de l’enquête n’a pas de secrets pour lui ; des savants renommés comme M. Andrew Lang, qui est un érudit au cœur de poète, ne dédaignent point de suivre l’exemple des frères Grimm, et de se pencher sur l’étincelant trésor des légendes féeriques. Sous la direction de M. Andrew Lang, pour la plus grande joie des lecteurs, se publient des livres aux couvertures diversement coloriées, des livres que l’on désigne par le nom d’une couleur : livre rouge, livre bleu, livre vert, livre olive… La sagesse féerique, celle de toute langue et de tout pays, repose entre leurs pages. M. G. K. Chesterton a dû les consulter avant de formuler brillamment les lois de la morale au pays des elfes, qui, sur ce point, ressemble au pays des fées.