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LES FÉES DE LA FRANCE CLASSIQUE

l’héroïne, les prévenances touchantes de la Bête, et sa métamorphose finale en un prince jeune et beau.

La mode des fées passa comme toutes les modes. Cependant elles étaient aimées de Mlle de Lespinasse, connues de Marie-Antoinette et de ses souriantes amies qui appelaient la petite Madame, future duchesse d’Angoulême, Mousseline la Sérieuse, du nom porté par une héroïne des contes d’Hamilton. Le monde s’engouait d’un autre merveilleux à prétentions étrangement scientifiques et beaucoup moins inoffensif que celui des contes. Le baquet de Mesmer, le fantastique de Cagliostro, faisaient fureur autour des cheminées, dans les salons parisiens ; on chuchotait, au lieu des aventures de la Chatte-Blanche, de Gracieuse et Percinet, des récits bizarres sur un collier tragique. Et la pauvre belle reine ne devinait pas encore quelles métamorphoses plus terribles que les métamorphoses attribuées à la baguette des fées, lui réservait l’effroyable secret de l’avenir.