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CHAPITRE VIII

LES DERNIÈRES FÉES DU MOYEN AGE


I

BRUN DE LA MONTAGNE


Brun de la Montagne est un poème du quatorzième siècle, qui n’a rien de génial, et qui parle cependant à notre imagination, beaucoup plus par ce que nous y pouvons mettre, que par ce que nous y trouvons. Le vieux seigneur Butor se réjouit d’avoir un fils de sa jeune femme tendrement aimée. Il faut croire que le christianisme de ce vieux seigneur est assez peu orthodoxe, car, avant de faire baptiser l’enfant, il l’envoie porter, par son vassal Bruiant et d’autres chevaliers, à une fontaine où les fées se montrent parfois aux humains. Butor a signifié sa volonté à la jeune mère :

Il a des lieux faés ès marches de Champaigne.