d’Ogier. Ce Robert Sommeillous devait être quelque bon vivant, habitant la cité d’Arras, et le poète nous amène l’envoyé du roi Hellequin médisant de Robert Sommeillous, pour éveiller le dépit de Morgue, et lui faire agréer l’amour de son maître. Morgue est aussi superficielle que Maglore. Ces personnes étranges, quelque peu suspectes, se tiennent à l’écart, quand elles aperçoivent un reliquaire. Il y a pourtant des fées assez pieuses qui prêchent l’obéissance aux lois de l’Église.
À l’heure des dons, Morgue et Arsile répandent des bienfaits ; Maglore des malédictions. Le souhait que la méchante adresse à Adam, c’est qu’il passe la vie avec sa femme, au détriment de ses études ou de ses ambitions. Ici, la féerie prend un caractère comique, et touche à la parodie. Mais, derrière le petit groupe de ces frivoles fées médiévales, nous voyons se dessiner encore les grandes ombres des Moires grecques, des Parques latines, dont deux sont ouvrières de vie et de bonheur, et dont la troisième est celle qui menace, celle qui rompt le fil.
Maglore présente déjà le type achevé de la mauvaise fée que Perrault, en l’habillant à la mode de son siècle, à lui, nous montrera dans la Belle au Bois dormant, type populaire, sans doute, et que la tradition a conservé. Il est intéressant de le signaler ici. Sous Louis XIV, la fée contemporaine de saint Louis était devenue très vieille ; on la croyait morte ou enchantée. Les fées du dépit et de la rancune ont, hélas ! la vie assez dure, et, quand elles dorment, il n’est point trop difficile de les réveiller.
Ces fées de la Feuillée méritent quelque reconnaissance, pour nous avoir fait évoquer un joli coin