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CHAPITRE IV

LE DOLOPATHOS ET LA FÉERIE DES CYGNES BLANCS


Parmi toutes les épithètes d’Homère, aucune n’apparaît plus juste que celle qu’il attribue aux paroles : les paroles ailées. Sans cette rapidité merveilleuse avec laquelle les paroles se propagent, il serait impossible de s’expliquer l’extraordinaire fortune des vieilles légendes retrouvées ici, entr’aperçues là, partout multipliées !

Sans doute l’esprit humain lui-même se prête à des rencontres étonnantes ; entre ses procédés et ses imaginations, il est certaines ressemblances fortuites, mais les voyageurs, en passant, sèment des mots étranges et merveilleux dans la pensée de ceux qui restent assis au seuil de leurs demeures ; et sous des climats divers, ces mots donneront une analogue moisson de rêve et de poésie.

En quelque coin de Lorraine ou d’Île-de-France, le Dolopathos fleurit avec des parfums d’Orient.

Il évoque d’abord un ciel pâle aux nuances délicates dans les découpures ogivales d’un cloître go-