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VOYAGE À VÉNUS

trouvait un écho qui la soutenait et l’amplifiait, sa pensée, répercutée dans l’âme de tous, puisait, en cette commune sympathie, de nouvelles forces et de nouvelles inspirations.

Ce fut ainsi que son éloquence nous tint sous le charme, et, le professeur disparu au milieu des applaudissements, nous nous sentîmes non seulement plus instruits, ce qui eût été peu important, mais aussi meilleurs, et le cœur réconforté de sentiments généreux et élevés.

Comme Mélino, tout chaud encore de son enthousiasme, exaltait beaucoup cette leçon du professeur vénusien, j’eus la satisfaction de lui dire que, si grand que fût le plaisir que j’en avais éprouvé, il n’était pas allé jusqu’à la surprise, en ayant, sur la Terre, entendu de pareilles.

— Seulement, ajoutai-je, fort peu de ces leçons se font le soir comme ici, et encore les plus importants de ces cours dits publics, ne sont-ils accessibles qu’à quelques privilégiés munis de cartes.

— C’est-à-dire, observa-t-il, qu’on en prive presque tous ceux que leurs travaux manuels occupent dans le jour, et qui auraient le plus besoin d’instruction.

Outre ces cours, de vastes bibliothèques s’ouvraient à Vénusia en grande quantité et non pas au