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VOYAGE À VÉNUS

brillante, parsemée çà et là de lignes d’ombre, et descendant vers la droite de l’astre en forme de triangle. C’étaient l’Europe, l’Asie et l’Afrique, avec leurs chaînes de montagnes. L’hémisphère inférieur presque entièrement rempli par le Grand Océan, était beaucoup moins éclairé.

Après avoir affectueusement contemplé ma planète d’origine, je laissai le télescope, car aucune observation vraiment nouvelle ne pouvait me tenter. Les autres étoiles étaient absolument les mêmes que celles qui brillent sur la Terre, et je retrouvais, à leurs places accoutumées, toutes nos constellations : les deux Ourses, les Pléiades, les Gémeaux brillant fraternellement du même éclat, le Taureau à l’œil étincelant, le bel Orion avec les trois diamants de sa ceinture, etc. — Ô vanité ! je croyais avoir fait un voyage bien extraordinairement long, et l’aspect général de la voûte céleste n’avait pas plus changé pour moi que si j’eusse fait une promenade à une lieue de Speinheim !

Tout près de la place où nous nous trouvions, j’aperçus un monument d’architecture sévère, à la porte duquel se pressait une foule de gens. Mélino me dit que c’était un cours public de littérature, fait avec infiniment de talent, et il m’engagea à m’y rendre.