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VOYAGE À VÉNUS

« Et ce n’est pas seulement au sujet de l’éclosion des germes que se révèle la puissance créatrice, nous en avons la constante manifestation dans tous les phénomènes de la nature. N’est-ce point, par exemple, en vertu d’une sollicitude divine toujours en éveil, que le germe déposé dans le sol se nourrit, se développe, choisit les sucs qui lui conviennent, les élabore, allonge sa tige, — toujours du côté de l’air et de la lumière dans quelque position qu’il soit placé, — puis devient un végétal qui se ramifie, se couvre de feuilles d’une merveilleuse texture, et de fleurs embaumées, abritant le mystère de leurs amours au sein de corolles nuancées de couleurs tendres, comme les rideaux d’un lit nuptial ?

« Mais, ajouta Mélino, laissons ces questions communes à nos deux planètes qui, dans l’ordre physique, présentent tant de ressemblances.


« Dans l’ordre moral, la différence que vous avez signalée en faveur de la nôtre ne me paraît pas moins naturelle. Vénus, en effet, étant plus petite que la Terre, et ayant encore une plus vaste étendue de mers, comme notre atmosphère très-nébuleuse a dû vous le faire soupçonner, s’est refroidie