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VOYAGE À VÉNUS

leurs à la croyance en Dieu qu’il ait créé tous les germes au commencement du monde, ou bien, qu’au moment où je parle, il en crée encore dans une matière en fermentation ? En l’un comme en l’autre cas, je reconnais sa céleste intervention, et je la trouve même plus grande et plus admirable dans un miracle qui se reproduit à chaque minute, que dans un miracle unique qu’il se serait hâté d’accomplir à l’origine des temps, comme s’il avait dû abdiquer ensuite.

« J’ai grand peine aussi à concilier cette création primordiale et universelle avec les phénomènes que nous révèle la science. Elle nous montre, en effet, dans chaque couche terrestre, des faunes et des flores absolument diverses. Or, comment supposer que les germes éclos aux époques les plus récentes aient pu résister à tous les cataclysmes et attendre depuis la formation des mondes ? Ou ils étaient vivants, et alors, obligés de se nourrir, ils eussent bientôt absorbé l’intérieur des œufs ou des graines qui les recelaient, ou c’était une matière inerte qui n’attendait pour s’animer que la chaleur et l’humidité convenables, et, dans ce cas, le fait de leur éclosion n’est autre que celui de la génération spontanée ; car on peut la définir : — la matière s’animant dans de certaines conditions.

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