Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/71

Cette page a été validée par deux contributeurs.
63
VOYAGE À VÉNUS

le carbone et l’azote, sans rien y ajouter ; car la nature physique n’amène aucun progrès, elle est une perpétuelle transformation de ces éléments tour à tour absorbés par les êtres organiques et restitués par la décomposition de leurs débris. Quelques mois après leur mort, les plus illustres poëtes, les plus grands philosophes sont gazéifiés comme l’est tout animal ou toute plante qui a péri… mais leur pensée survit et forme l’éternel patrimoine de l’humanité. Elle éclaire et féconde les siècles à venir : les découvertes font naître les découvertes, les réformes appellent les réformes, et chaque génération pose une assise de ce magnifique édifice du Progrès ; — nouvelle Tour de Babel qui s’élève sans cesse vers le ciel, et qui, loin de subir le sort de celle que la confusion des langues força de laisser inachevée, atteindra victorieusement son faîte, grâce à la fusion des âmes.


— Je ne sais si je me trompe, dis-je à Mélino, mais il m’a semblé résulter de vos explications que vous croyez à la génération spontanée.

— J’y crois en effet.

— Cette question passionne beaucoup les Terriens, et, à l’heure qu’il est, tous mes coplanétai-