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VOYAGE À VÉNUS

suite multipliées : l’oiseau aimant à se nourrir d’insectes aquatiques, à force de se hisser sur ses pattes pour respirer hors de l’eau et de tendre le cou pour y saisir sa proie, a vu peu à peu ses pattes et son cou s’allonger. Ainsi des autres animaux : chaque espèce a été dotée de l’organisation et a subi les modifications qu’ont successivement réclamées les diverses conditions d’existence où elle s’est trouvée placée. Et croyez bien que cette lente métamorphose s’accomplit encore de nos jours. Elle est insensible, il est vrai, depuis le dernier déluge, mais qu’est-ce donc que cinq ou six mille ans dans l’âge d’une planète ? une heure tout au plus dans notre existence !

« Enfin, après bien des cataclysmes, l’homme parut ; — et, si Dieu ne fit presque rien pour les besoins de son corps, qu’il créa nu, frêle et délicat, en revanche il fit tout pour son intelligence, et, grâce à elle, le plus débile des animaux soumit à son empire toutes les forces de la création.


« C’est, en outre, le seul être qui laisse ici-bas une trace de son passage, et cette trace est immatérielle comme son âme, comme tout ce qui est immortel. Son corps rend à l’atmosphère tous les éléments qu’il lui avait pris : l’oxygène, l’hydrogène,