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VOYAGE À VÉNUS

« La combustion de notre globe avait produit une immense quantité d’acide carbonique. Les végétaux naquirent alors pour en absorber le carbone et en dégager l’oxygène. De ces deux principes tendant à se reconstituer et agissant sur la matière organique formée par les détritus des plantes, provinrent les animaux, dont la fonction est précisément de reconstituer l’acide carbonique par le phénomène de la respiration. Seulement, ces derniers durent différer des végétaux par suite de leurs besoins particuliers. La plante, à laquelle il ne fallait que de l’acide carbonique, de l’eau, de la matière azotée et de la lumière, put vivre sur place, car elle avait tous ces éléments à sa portée.

« Mais l’animal, devant décomposer les végétaux et en restituer les principes à l’air et au sol, a eu besoin d’aller les trouver, et de les choisir suivant les exigences de sa nature spéciale ; il a donc fallu qu’il fût doué de sens, d’une certaine intelligence et d’un appareil de locomotion.

« Imprégnée des émanations de vapeur d’eau et d’acide carbonique qui chargeaient l’atmosphère, et toute moite des fécondes ardeurs de la virginité, la planète engendra d’abord des productions colossales. Les animaux, alors informes et à peine ébauchés, suivirent les phases de leur perfectionne-