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VOYAGE À VÉNUS

toujours infirmées par une foule d’exceptions, et tellement confuses et incertaines que les grammairiens eux-mêmes sont en désaccord sur beaucoup de points.

Rien heureusement, dans la langue vénusienne, qui ressemblât à cette anarchie. Quelques règles simples et logiques composent toute sa grammaire. Quant aux mots, je n’en sache pas de plus doux à l’oreille. C’est dire qu’ils ne sont point, comme ceux de nos langues du Nord, hérissés de rudes consonnes qui les rendent aussi peu agréables à prononcer qu’à entendre.

Dès que j’eus assez de notions de la langue pour m’exprimer intelligiblement, Mélino m’adressa de nombreuses questions sur notre planète. Le résumé de mes réponses fut qu’elle offrait dans sa nature physique des différences peu considérables avec Vénus, mais que la civilisation y paraissait moins avancée.


— Je ne m’étonne pas qu’il en soit ainsi, dit Mélino. Quant à l’état physique, vous savez, sans doute, que, dans le principe, le soleil et toutes ses planètes ne formaient qu’une seule nébuleuse d’une étendue énorme, détachée elle-même d’un amas cosmique incommensurable qui a produit toutes les étoiles que nous pouvons voir.