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VOYAGE À VÉNUS

tions austères. Ailleurs, s’ouvrent à tout venant les magasins, les bazars, les bureaux d’agents de change, et toutes les salles publiques du commerce, de la chicane et de la banque ; là seulement, se rencontrent ces vastes et sombres cabinets, entourés d’une riche collection d’antiquités et de curiosités, dont un savant occupe le centre, — sans la déparer sous aucun rapport.

Tel était le cabinet ou plutôt la salle de travail où nous reçut le digne Mélino, vieillard à barbe blanche, au visage sillonné par le travail, et aux allures un peu maniaques et bizarres, comme tous les savants.

Cette obscure clarté qui tombe des persiennes permettait de voir vaguement les objets de toute nature qui tapissaient l’appartement, surchargeaient les étagères, et envahissaient jusqu’au plafond : vestiges d’animaux qui avaient peuplé les diverses couches de l’écorce vénusienne, médailles rongées de vétusté, armes fossiles, depuis la hache en silex des premières générations jusqu’au fusil de munition, très-abondant dans la dernière couche sédimentaire de Vénus ; rien ne manquait à ce muséum zoologique, minéralogique, etc., du vénérable Mélino.

Dès qu’il m’eut aperçu auprès de son fermier, il