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VOYAGE À VÉNUS

Les rues étaient fort larges et composées de plusieurs voies : une chaussée pour les voitures à gros chargement ; de chaque côté, une autre voie pour les véhicules de moindre dimension ; enfin, pour les simples piétons, deux larges trottoirs abrités, en temps de pluie, par des marquises mobiles, dont chaque maison était garnie et qu’on abaissait à volonté.

Les véhicules de la seconde voie attirèrent particulièrement mon attention. La plupart consistaient en une sorte de selle portée sur deux larges roues, l’une devant, l’autre derrière. Assis à califourchon sur ce siège, le voyageur imprimait au véhicule un mouvement rapide, tantôt en frappant le sol avec ses pieds, tantôt au moyen d’un mécanisme mu par la vapeur ou l’électricité.

Les voies réservées aux voitures étaient recouvertes d’une matière aussi consistante que le métal, de sorte qu’elles présentaient les avantages de traction de nos chemins de fer, et qu’elles ne se transformaient jamais en un fleuve bourbeux de macadam.

Pour obvier aux lenteurs et aux accidents qui proviennent du croisement des rues, les voitures allant de l’est à l’ouest traversaient un passage souterrain situé au point de rencontre d’une rue avec une autre, et servant aussi aux piétons.