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VOYAGE À VÉNUS

ici, suffisaient pour procurer le calorique nécessaire.

Quant au transport des récoltes, il se faisait au moyen de chemins de fer qui sillonnaient toute la campagne, et qui, étant construits avec des rails et des traverses inoxidables, n’étaient pas d’un entretien coûteux.

Au bout de quelques instants, nous arrivâmes près d’une ferme où l’un des gens qui m’accompagnaient me fit signe d’entrer. On remisa mon appareil sous un hangard ; puis mon hôte me fit asseoir auprès d’une table, à l’ombre d’un arbre gigantesque, aux rameaux duquel pendaient de longues grappes de fleurs irisées dont les senteurs singulièrement pénétrantes embaumaient l’air à une grande distance. Avec quelques mets substantiels, on nous servit un flacon d’un vin généreux, et des fruits d’une saveur inimaginable.

Malheureusement, et pour cause, le repas ne fut pas égayé le moins du monde par cette conversation animée qui, chez nous, se mêle à tout et peut suppléer à tout.

Le lendemain matin, mon cultivateur vénusien m’engagea à le suivre dans une excursion vers la ville voisine. Cet homme, ainsi que je l’ai su depuis, était fermier d’un savant du nom de Mélino, qui habitait la ville de Vénusia, située à cinq ou six