Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/54

Cette page a été validée par deux contributeurs.
46
VOYAGE À VÉNUS

doté les yeux des animaux nocturnes d’un iris gris ou jaune, divisé par de larges pupilles qui leur permettent d’y voir pendant la nuit. Par une raison inverse, les yeux des Vénusiens sont noirs et n’ont qu’une pupille très-petite. Je regrettai beaucoup, pour mon compte, de n’avoir pas le même avantage, car le soleil, qui brillait à ce moment de tout son éclat, répandait une lumière éblouissante.

Plus j’avançais dans les campagnes, plus j’admirais cette végétation luxuriante qui m’avait surpris à mon débarquement, et qu’on doit sans doute attribuer à l’influence des pluies fréquentes que verse une atmosphère chargée de vapeurs, et à celle de la lumière solaire qui facilite, comme on sait, l’absorption de l’acide carbonique par les végétaux. Les fleurs et les oiseaux avaient aussi, à un plus haut degré que dans nos climats les plus favorisés du soleil, cette coloration brillante qu’ils reçoivent de ses rayons.

On travaillait aux champs, ou plutôt on employait au travail ces infatigables animaux de fer et d’acier qui feront bientôt toute la besogne de l’humanité. La plupart de ces machines agricoles avaient pour moteur l’air dilaté par la chaleur, et lorsque le ciel était pur, des lentilles, d’une dimension inconnue