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VOYAGE À VÉNUS

abandonné. Çà et là, se dressaient des pics de plus de six mille mètres de hauteur. Ils étaient fréquemment entourés de montagnes plus basses, mais d’une forme toute particulière, et qui, grâce à leur milieu évidé et à leurs bords circulaires, ressemblaient à de blanches couronnes semées au pied de colossales pyramides funéraires.

Ailleurs, s’étendaient d’immenses plaines dont la surface était parfaitement unie, et qui, visibles de la Terre, ont reçu des sélénographes les noms de mare cœruleum, mare procellarum, mare serenitatis, etc. Il semble, en effet, que ce soit d’anciennes mers, aujourd’hui complètement congelées.

Toutefois, malgré le défaut d’atmosphère, et l’excessive intensité du froid qui règne sur la Lune, je n’oserais affirmer qu’il ne s’y trouve point d’habitants, pas plus que je n’affirmerais qu’à leur période incandescente, la Terre et son satellite en eussent été complètement privés. La providence divine n’a-t-elle pas semé la vie partout, et peuplé les zones brûlantes et glaciales, les airs, les eaux et jusqu’à l’intérieur de la Terre, des animaux les plus dissemblables, et tous spécialement organisés pour les divers milieux où elle les a placés ?

Ces habitants de la Lune, s’il en existe, se trouvent dans des conditions bien inégales quant au