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VOYAGE À VÉNUS

dont nous jouissons sur la terre, et que nous appelons le grand jour.

Voulez-vous un exemple sensible de cette différence ? Supposez un bocal sphérique, en cristal, au centre duquel serait suspendue une boule en terre cuite ; — une eau bleuâtre remplirait le vide existant entre ces deux sphères. — Maintenant, par une nuit sombre, placez cet appareil sur une hauteur bien nue, et dirigez sur lui le pinceau d’une lumière électrique. Un hémisphère de la boule s’éclairera ainsi que le liquide qui l’entoure, les insectes aquatiques qui ramperont sur cet hémisphère auront la sensation du grand jour, et pourtant, au dehors, la nuit régnera tout aussi sombre ; le foyer électrique sera visible, mais sa lumière, se perdant sans se refléter ailleurs que sur le globe en question, ne laissera aucune trace dans l’espace.

— Mille pardons, mon cher Volfrang, dit Muller, la lumière électrique se distingue parfaitement dans l’air qu’elle traverse et qu’elle sillonne d’une longue traînée phosphorescente.

— Parce qu’elle y rencontre des grains de poussière et des vapeurs qu’elle éclaire, mais dans une atmosphère très-pure, et mieux encore, dans le vide parfait, une énorme gerbe de lumière pourrait passer à un décimètre de nos yeux, par la nuit la plus