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VOYAGE À VÉNUS

vant la tête, briller à l’orient, une étoile qui, seule au ciel, m’envoyait sa lumière diamantée, et semblait se montrer la première comme pour m’adresser un long regard de compassion maternelle.

C’était la Terre.

Avec ses doux rayons qui caressaient mes yeux, descendait dans mon cœur le cher souvenir de la patrie délaissée, et je me dis que la planète natale pourrait seule donner quelques distractions au chagrin qui me dévorait.

J’appareillai le lendemain, et, après avoir pris congé de Mélino et de Cydonis, — je repris la route de l’Infini.


Après un voyage aussi heureux que le premier, je suis revenu dans notre bonne petite ville de Speinheim.

Je suis revenu, mais je n’ai pas oublié… et, chaque fois que je vois trembloter dans le rose pâle du crépuscule, la blanche et vive lumière de Vénus, tout mon cœur est là-haut !…


Volfrang s’arrêta. Des larmes brillèrent dans ses yeux, et, la tête appuyée sur sa main, il retomba