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VOYAGE À VÉNUS

la Terre ; mais la voix de l’intérêt, chez nous toute-puissante, n’est pour rien dans les mariages de Vénus ; et il semble vraiment que nous ayons obéi à un instinct divinatoire en donnant à cette planète le nom même de la mère de l’Amour.

Notre mariage fut fixé à un mois. — Nous consacrâmes à de longues promenades, pendant lesquelles nous échangions nos projets, nos espérances, nos rêves de bonheur, ce doux temps des préliminaires qui est au mariage ce que l’aurore est au jour.


— Mon ami, me dit un jour Célia, nos promenades sur les eaux limpides du lac, dans les bois ombreux et les fraîches vallées, ont assurément un grand charme, mais vous ne connaissez pas encore l’imposante majesté de nos sites grandioses. Les montagnes de Vénus, m’avez-vous dit, sont, en moyenne, cinq fois plus hautes que celle de la Terre, jugez donc du magnifique panorama qu’on doit pouvoir contempler d’un sommet un peu élevé.

Voici par exemple, ajouta-t-elle en me montrant une haute montagne se dressant à l’horizon, voici le mont Mégal, qui n’est qu’à deux lieues d’ici, et dont l’ascension pourrait vous procurer ce beau spectacle. Je serai votre guide.