se battent des voleurs pour la possession d’un butin : mais c’est le cœur seul que nous ambitionnons, nous attendons de la personne aimée l’arrêt de notre avenir, et, quel qu’il soit, nous nous y soumettons loyalement et sans rancune.
» Ainsi, nous laisserons, s’il vous plaît, nos épées au fourreau, nos pistolets dans leurs boîtes, et nous accorderons à Célia une entière liberté de choix que pourrait contrarier le sort des armes.
» Puisque vous voulez bien vous mettre à mes ordres, — les voilà.
L’humeur accommodante et résignée avec laquelle mon rival envisageait cette affaire me causa une vive surprise, tant nous sommes habitués à ressentir une irritation profonde contre quiconque contrarie notre cupidité ou notre orgueil ! Je déclarai donc mes intentions à Célia. Elle m’écouta favorablement, et, dans une lettre courtoise mais franche, fit part de sa détermination à Cydonis. Quant à son père, il ne mit aucune hésitation à m’agréer pour gendre, malgré l’extrême pauvreté dans laquelle je me trouvais, car je ne pouvais évidemment porter sur le contrat les immeubles que je possédais sur