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VOYAGE À VÉNUS

nieux que celui du rossignol, et dont le plumage métallique scintillait comme un écrin de pierreries, rasait d’un vol agile la surface du lac, baignant par moments le bout de son aile, et dessinant mille zigzags fantastiques, milles courbes capricieuses. Il alla ensuite se blottir dans les ramures d’une sorte de rosier grand comme un tilleul, qui étalait sur la rive son opulente moisson de fleurs.

Quand le soleil eut entièrement disparu, une vive teinte rouge embrasa l’horizon et s’étendit par degrés jusqu’au zénith. Tout resplendit alors : le ciel en feu, le lac reflétant son éclat, le feuillage des massifs laissant briller, à travers ses interstices, les ardents reflets du couchant.

Cependant, à demi étendue en un mol abandon, la tête penchée sur son bras d’une blancheur nacrée, dont les formes délicates se dessinaient vaguement dans un nuage de mousseline, les cheveux flottant dispersés sur ses épaules, Célia paraissait plongée dans l’extase d’une délicieuse rêverie. Ses yeux noyés d’une douce langueur laissaient filtrer de longs regards à travers les cils de leurs paupières demi-closes, et ses lèvres entr’ouvertes semblaient aspirer un souffle de volupté. Selon les hasards charmants de cette promenade, tantôt les rayons de soleil enflammaient son visage de leur teinte