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VOYAGE À VÉNUS

cela presque sans retour, car le séjour des cités avait pour fâcheux résultat de les désaffectionner du hameau natal et des travaux champêtres. Nous n’avons plus, grâce à Dieu ! ces deux causes si redoutables de dépopulation agricole.

Dans nos campagnes comme dans nos villes, l’association étend ses bienfaits sur le travail. Vos propriétés rurales sont tellement divisées que bien des cultivateurs n’ont pas de quoi exploiter la parcelle de terrain qui leur est échue en héritage. Ici, chaque village est le centre d’une exploitation commune, et chacun de ceux qui l’habitent en retire un bénéfice proportionnel à son apport et à son travail. Toutefois cette association est complètement volontaire et libre.

« Une communauté analogue existe aussi pour la préparation des repas, surtout en hiver, car alors, elle procure une très-notable économie de combustible. En été, c’est le soleil qui se charge de faire cuire nos aliments.

— J’ai peine à le croire, dis-je en souriant.

— Venez voir alors, répliqua Mélino.

Et il me conduisit dans un petit clos attenant à la maison d’un cultivateur. Je vis là quelques cloches, semblables à nos cloches à melons et superposées entre elles par groupes de quatre ou cinq. Ces appa-