Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/273

Cette page a été validée par deux contributeurs.
265
VOYAGE À VÉNUS

égard une exception magnifique, car l’instruction y est puissamment encouragée, et chaque village s’y trouve pourvu d’un instituteur et d’une institutrice. Cette nation si exceptionnellement avancée dans la voie du progrès…

— C’est la France ?

— C’est la Chine. Il est très-rare d’y rencontrer un paysan ne sachant pas lire ; et certes, ce n’est pas un mince mérite en un pays où l’alphabet se compose de quarante mille caractères, alors que, dans les contrées civilisées, ou se disant telles, on trouve tant de gens qui ne savent pas épeler un seul mot, et qui n’auraient pourtant que vingt-quatre lettres à apprendre !

— Mais comment se fait-il que dans votre Europe l’instruction soit si négligée ? Vous avez pourtant d’énormes budgets qui vous permettraient de lui donner un développement extrême.

— Sans doute, mais il est grevé de non moins énormes dépenses pour l’armée. N’en faut-il pas une pour maintenir l’ordre à l’intérieur et porter la civilisation dans les contrées lointaines ?

— L’instruction y supplée largement chez nous. C’est l’ignorance et le fanatisme aveugle qui fomentent les séditions, et la force des armes n’a jamais converti un peuple soit à la civilisation, soit à la reli-