« Voulez-vous enfin, pour représenter vos intérêts, un homme qui vous affectionne de toute son âme et qui donnerait pour vous son sang et sa vie ?…
« NOMMEZ-MOI. »
Prenez toutes les professions de foi qui, dans la saison électorale, s’épanouissent par myriades — natos sine semine flores, — et vous verrez qu’il n’en est aucune qu’on ne puisse ramener à ce type. C’est comme un passe-partout banal où s’encadrent les candidatures les plus diverses.
— L’élection que l’on fait dans ce village, dis-je à Mélino, présente quelque analogie avec ce qu’on appelle, en certaines contrées de la terre, l’élection d’un conseiller général, ou provincial ; mais là, les femmes ne votent pas, et dans les campagnes, les affiches ne sont pas lues des électeurs.
— Quelle indifférence !
— Ce n’est pas indifférence, mais uniquement parce qu’ils ne savent pas lire. Les candidats suppléent à l’inconvénient qui en résulte par des visites personnelles, de pressantes obsessions, de magnifiques promesses, et surtout de vigoureuses poi-