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VOYAGE À VÉNUS

de leur ombre. Derrière la maison, après une pelouse du vert le plus tendre et le plus velouté, s’étendait la nappe, moirée d’azur et d’argent, d’un grand lac encadré d’arbres séculaires. Je dirigeais souvent mes pas de ce côté, et j’aimais à promener mes rêveries le long de ses rives ombreuses.


À une lieue environ de l’habitation de Mélino, se trouvait un village dont il m’indiqua la position, car je ne l’eusse jamais aperçu, modestement caché qu’il était sous la luxuriante frondaison d’un vaste bosquet.

Mon hôte m’y conduisit, et me donna l’occasion de voir le bourg le plus propre, le plus coquet, le plus élégant qu’on puisse imaginer. Les maisons étaient confortablement construites, couvertes d’ardoises, percées de larges fenêtres et fort bien tenues. Quelle différence avec nos masures rustiques dont les murs baignent dans la boue, dont le faîte pourrit dans le chaume, et où l’air et la lumière ne pénètrent que par des trous avares ; sans parler des guenilles et des provisions rances qui pendent aux poutres noires du plafond, des cheminées qui fument sans chauffer, et des placards qui font office d’alcôves, avec leurs battants pour rideaux !

Ce jour-là, il y avait une certaine animation dans

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