Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/267

Cette page a été validée par deux contributeurs.
259
VOYAGE À VÉNUS

une villa située à trois heures de Vénusia. J’espère que vous m’accorderez le plaisir qui réjouit le plus au monde le cœur d’un propriétaire : celui de faire visiter sa propriété.

Je le remerciai de son offre, qui m’était d’autant plus agréable que, bien moins cuirassé que les Vénusiens contre les flèches de feu dont les crible leur grand soleil, j’espérais trouver à la campagne une température plus clémente.

Nous fîmes le voyage à l’aide d’un véhicule atmosphérique. Les appareils de ce genre, à hélice ou à aubes, sont fort employés dans les pérégrinations vénusiennes : leur pesanteur, qui du reste est d’un dixième moins grande que celle qu’ils auraient sur notre planète, est contre-balancée par la vitesse excessive des moteurs. Ne voyons-nous pas, à tout instant, de gros insectes voler à l’aide de petites ailes dont les vibrations sont extrêmement rapides ?


Selon mon espoir, je trouvai à la villa de Mélino une température beaucoup moins ardente que celle de Vénusia. Elle était située sur un plateau élevé, et vous comprenez que, dans un pays où les bouleversements géologiques ont pu faire jaillir des montagnes cinq fois plus hautes que les Cordilières, les