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VOYAGE À VÉNUS

chacun une vie à part, et que celle-ci n’est pas une sorte de propriété de celui-là. Si en effet les sensations, et les idées n’étaient que le résultat des vibrations du cerveau, — car là encore, vous n’avez pas manqué de loger vos vibrations, — ces sensations et ces idées devraient s’évanouir sans que le cerveau en gardât plus de trace qu’un instrument n’en conserve des sons et des mélodies qu’il a fait entendre. Comment alors expliquer la mémoire ? L’existence de cette merveilleuse faculté ruine donc complètement l’hypothèse matérialiste.

« Prouver que l’âme est distincte du corps, qu’elle a sa vie propre, indépendante, c’est faire un grand pas dans la démonstration de son immortalité. Car, après leur séparation, les deux lois qui rendaient leurs conditions si diverses pendant la réunion, continuent de présider à leur double destinée.

« Pour le corps, la vie cesse, ou plutôt elle se dissémine. Tant qu’il a existé, les principes vitaux qu’il s’était assimilés par l’alimentation, se confondaient en un même courant, ainsi que les diverses doses d’électricité fournies par les auges d’une pile affluent vers ses pôles rapprochés pour y produire les effets les plus intenses de commotion, de lumière et de chaleur. — Mais, à l’heure su-